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Alternative au silence éternel.

30 janvier 2012

Janvier 2012

J'aime une personne, et la question central de cet amour, de la vie c'est  "est ce que cette personne existe?" s'il est possible qu'il n'existe pas, qu'il n'existe plus, ma réalité est fictive et plus rien n'a de sens.

Je me suis battue pour devenir meilleure parce que tu m'as donné envie de le devenir, parce que je croyais en la force de l'amour qui prenait racine en nous deux et s'étendait comme un trésor à tout être humain,  puis quelque chose a arraché l'humain qui portait cet amour, a fait disparaitre ton corps, et l'a enveloppé de silence. Alors je n'ai plus vraiment de raison de me battre, puisque je n'ai plus personne pour qui me battre .Il n'y a plus vraiment de raison de se battre parce que même en aimant de tout son cœur, personne n'a le pouvoir de garder près de lui la personne qui donne à ses yeux tant de beauté à ce monde.

En relisant les livres que j'ai déjà lu, s'ouvre à moi maintenant l'incroyable dimension des personnes endeuillés. C'est une vie pleine de peur, de rancœur, et de solitude, que je ne soupçonnais même pas quelques années auparavant, en lisant pourtant les mêmes mots, en pensant les comprendre. C'est une vie sans compassion et sans repère, teintée à peine de foi, seulement parce qu'il n'y a pas d’autres solutions, parce qu'il fait bien croire, à la fin, qu'il reste un peu, quelque chose.

Le mieux que je puisse faire c'est croire que tu existes encore.

Lorsque tu vivais, je me souviens, nous faisions parfois des erreurs, ou de mauvaises choses. Nous en confessions certaines l'un à l'autre et cela avait pour seul effet que nous nous aimions encore plus, parce que chacun croyait en l'infinie bonté de l'autre.

Maintenant que tu es mort, tu es figé dans une aura immaculée, qui a pour seule fonction de m'aimer, encore, comme quelque chose d'abstrait, qui n'aurait pas de sens, arraché de la vie du matin des nuits blanches de la jalousie colère peur de te perdre fou rires tremblements longues marches dans le froid gelé de Paris et chercher un peu de tabac et se dire que l'on est terriblement heureux et que l'on aura jamais peur parce que tu es juste près de moi, et que rien ni personne ne peut porter atteinte à cette réalité. Maintenant tu es mort et j'ai peur. Tu es un intouchable et lumineux pur esprit. Je t'imagine près de moi me regardant m'embourber dans une vie sans amour, de mesquinerie en mesquinerie, de médiocrité en médiocrité, de peur en peur. J'imagine le jour de ma mort, m'étant toute ma vie abimée de l'intérieur, apparaître enfin devant toi. Je te vois me crachant dessus, ou pire, m'observer avec ton regard qui ne dit rien et qui me brise, parce que j'ai trahi, que je n'ai pas été capable de continuer à aimer infiniment le monde et les gens, parce qu'après toi je n'ai plus su ouvrir mon cœur et le donner sans retour à tout être humain qui en aurait besoin. Parce que j'ai vieilli. Que j'ai aigri. J'imagine ce processus comme un sparadrap qui s'arrache tout au long de la vie. J'imagine ton regard qui ne dit rien comme la punition finale, punition pour quoi, je ne sais pas, alors quand j'ai pensé qu'il était possible que tu ne m'aimes déjà plus et  que tu essayais déjà de me le dire, quelque part j'étais soulagée, parce qu'il m'a semblé que le punition serait moins éternelle. Tu vois, je ne peux faire qu'imaginer.

_____

Puis, je me relis et j'entends en moi ton rire miraculeux devant toute cette angoisse futile, ton rire qui m'amène moi aussi à éclater et me dissoudre dans ton amour, et nous rions ensemble, pour quelques heures, quleques jours parfois, jusqu'à ce que tout cela recommence et que tu me portes à nouveau, doucement vers la paix de ta lumière.

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